Quelles solutions pour la Scarpe ?

Pour animer la réunion : Olivier Bayle, président de l’ASL ; Nicolas Desfachelle, maire de Saint-Laurent ;Thierry Spas, vice-président de la CUA ; Emmanuelle Lapouille, conseillère départementale (que l’on ne voit pas sur la photo).
Pour animer la réunion : Olivier Bayle, président de l’ASL ; Nicolas Desfachelle, maire de Saint-Laurent ;Thierry Spas, vice-président de la CUA ; Emmanuelle Lapouille, conseillère départementale (que l’on ne voit pas sur la photo).

On devrait en savoir plus au mois de février, mars au plus tard… Des études ont été commandées et devraient permettre de savoir ce qu’il faut faire pour sauver la Scarpe. Car c’est bien de cela dont il s’agit… Hier soir, lors d’une réunion publique organisée à la base nautique, Nicolas Desfachelle, maire, a même parlé d’un plan de sauvegarde. Il faut maintenant aller vite car plus on attendra et plus cela coûtera cher.

D’évidence, la Scarpe qui ne voit plus passer de péniches n’intéresse pas beaucoup VNF (Voies navigables de France) qui se font tirer l’oreille lorsqu’elles sont sollicitées pour effectuer un dragage qui coûte cher et ne sert pas à grand-chose puisqu’il faut renouveler régulièrement l’opération. Pourtant il va bien falloir trouver une solution si l’on veut que la voie d’eau créée par Louis XIV et à laquelle la population est très attachée, ne constitue pas, à terme, un problème insurmontable. Déjà, les riverains constatent qu’en cas de fortes précipitations, les pâtures sont inondées et que la rivière canalisée a tendance à reprendre son cours initial. Le problème ne concerne donc pas uniquement le club de canoë-kayak mais toute la population… et il ne concerne pas non plus que la commune de Saint-Laurent-Blangy mais tout le bassin versant de la Scarpe, en amont et en aval. Quatre-vingts communes sont concernées par le Sage (Schéma d’aménagement et de gestion des eaux).

Études commandées
Hier soir, Thierry Spas, vice-président de la Communauté urbaine d’Arras, a souligné que la question de la Scarpe était désormais prise en charge par la CUA qui a commandé les études, et que le Pôle métropolitain (Artois-Sud – Douaisis) prend lui aussi la question très au sérieux. D’où un certain optimisme affiché dans la mesure où, désormais, toutes les institutions et collectivités concernées sont prêtes à faire front commun pour faire bouger les lignes.
Tout le monde est bien conscient que le problème n’est pas simple à résoudre. La question est de savoir comment on fait pour que les sédiments transportés par la Scarpe amont, ne précipitent pas à Saint-Laurent dans la Scarpe canalisée, au point de rendre impossible toute forme de navigation, rendant même improbable la pratique d’une activité de canoë-kayak en compétition. Rappelons que la Régate du Pas-de-Calais qui était organisée sur le bassin d’eau plate, en amont de l’écluse de Saint-Laurent, n’existe plus depuis trois ans. Ce qui au passage n’est pas neutre sur le plan économique puisque 2600 nuitées étaient enregistrées à cette occasion.
Le temps est à l’action ! Et le discours doit être porté par les maires des communes de la communauté urbaine qui doivent marteler l’idée que la Scarpe est un atout pour le territoire, notamment sur le plan touristique, purement fluvial avec des bateaux qui pourraient remonter jusqu’à Saint-Laurent, voire au-delà, et plus largement de nature avec des milliers de promeneurs qui viennent de plus en plus loin pour profiter d’un cadre agréable et familial où l’on peut tout à la fois, marcher, randonner, faire du vélo ou découvrir la richesse floristique et faunistique.
Quelles solutions seront préconisées ? Pour l’instant personne ne semble le savoir. Dérivation, rétrécissement, réalisation d’ouvrages, curage, système de chasse d’eau… De ce point de vue les interrogations restent entières mais un esprit semble se dessiner : du curatif d’abord et du préventif ensuite. Tout cela coûtera cher, c’est sûr, mais c’est indispensable pour le bien de tous, sachant que la facture pourrait être minimisée si l’on pouvait valoriser les sédiments qui peuvent entrer dans la composition de certains bétons. Pour le club de canoë-kayak, qu’importe la solution, pourvu qu’il puisse continuer à accueillir ses licenciés et ses champions dans de bonnes conditions. Faute de quoi il faudrait penser à la construction d’un tout nouveau bassin d’eau plate ce qui paraît quand même très compliqué.- Philippe Vincent-Chaissac