Yaroslava Lopareva-Bielieniets et Oleksandr Gorokowski ont une nouvelle page à écrire

Les jeunes kayakistes ukrainiens arrivés à Saint-Laurent Blangy, demandent à y rester pour poursuivre leur carrière sportive. Sur cette photo,, Yaroslava Lopareva-Bielieniets est à gauche et Oleksandr Gorokowski, 2e en partant de la droite. © ASL

Yaroslava Lopareva-Bielieniets et Oleksandr Gorokowski intègrent le collectif France Relève de canoë-kayak pour un stage d’entraînement à Temple-sur-Lot auquel participeront aussi Amalia Lopez, Tom Derrey et Victor Flament.

Le 24 février dernier se déclarait la guerre en Ukraine. Quelques jours plus tard, l’ASL Canoë-Kayak Grand Arras était contactée par Igor Ocheretianny, responsable du club de Kiev. Fort d’une amitié qui remonte aux années 2010, lorsque son club participait à la Régate internationale du Pas-de-Calais, il lançait un SOS et sollicitait l’aide de l’ASL. Soutenus par la municipalité de Saint-Laurent Blangy et par son maire Nicolas Desfachelle qui mettait deux appartements à disposition, les membres de l’ASL et tous leurs amis accueillait alors 11 jeunes Ukrainiens vite rejoints par les mamans.

Sous les couleurs de l’ASL
Le conflit s’éternisant, la plupart d’entre eux faisait le choix de rester en France et de continuer à pratiquer le canoë-kayak au sein du club immercurien. En mai 2022, ils demandaient officiellement à prendre part à la saison française de canoë-kayak ce qui était pour eux, une bonne thérapie avant de pouvoir repartir en Ukraine. Scolarisés au sein de la section sportive du collège Verlaine et à l’UFR Staps de Liévin pour Oleksandr Gorokowski, ces jeunes sportives et sportifs se sélectionnaient sous les couleurs de leur club d’adoption pour les championnats de France de vitesse à Vichy en juillet 2022. Une épreuve qui voyait Oleksandr Gorokowski remporter la médaille de bronze en kayak monoplace junior sur 500 m et monter sur la plus haute marche du podium en kayak 4 places (K4) sur 200 m et 500 m, avec ses coéquipiers de l’ASL
Côté féminin, Yaroslava Lopareva-Bielieniets, championne d’Ukraine cadette en 2021, devenait double championne de France en kayak monoplace junior sur 200 m et sur 500 m, devançant donc les internationales françaises de la catégorie. Elle obtenait elle aussi un titre en équipage (K4 500 m) en compagnie de trois Immercuriennes. On pensait alors que l’histoire s’arrêterait là.

Les familles demandent à rester en France
Durant l’été, Yaroslava rejoignait ses parents à Kiev, 6 mois qu’ elles ne les avaient pas vus, mais revenait à Saint-Laurent-Blangy en août.  Le staff comprenait alors que c’était pour un long moment. Cela se confirmait courant octobre.
Les familles demandaient à rester en France et les jeunes interpellaient le président de l’ASL pour continuer à y poursuivre leur carrière. Les nombreux échanges avec le staff du club et les familles permettaient de mesurer les enjeux d’une telle décision. Après réflexion, le club demandait à la fédération de prendre en compte le souhait des intéressés et de les autoriser à prendre part aux tests de sélection en équipe de France qui auront lieu en avril prochain. L’acceptation est arrivée récemment et suite aux résultats des championnats de France de course en ligne à Vichy en juillet 2022, la fédération retient Yaroslava Lopareva-Bielieniets et Oleksandr Gorokowski dans le collectif France Relève pour prendre part à un stage d’entraînement à Temple-sur-Lot, du 4 au 11 février prochains. Ils y retrouveront trois autres membres de l’ASL : Amalia Lopez, en canoë dame U18 ; Tom Derrey, en canoë homme U18 et Victor Flament, en canoë homme U23, qui seront accompagnés de Tony Lalet, entraineur de l’ASL, présent dans le staff tricolore.
Bien sûr, cette sélection fait plaisir aux intéressés et à leur entourage. Mais évidemment, tout reste à faire pour les retrouver à l’international. Le cap des sélections françaises reste à passer sachant que le règlement international leur permet de courir pour la France  dans la mesure où ils n’ont jamais couru pour l’Ukraine dans une échéance internationale. La suite est à écrire. En France ou en Ukraine, le club les accompagnera du mieux possible étant entendu que l’une et l’autre auront toujours le choix de leur vie sportive.